Bruno Thibault, La crise des migrants et l’écriture engagée : Le Clézio, Poisson d’or et Désert

« Comment penser, depuis un xxie siècle déjà bien entamé, le devenir du magistère intellectuel et moral longtemps associé à la légitimité des écrivains, en France et au-delà ?  »

Le numéro 10 de la revue ELFe XX-XXI entend proposer un premier état des lieux des nouvelles reconfigurations du champ littéraire par rapport à la notion d’engagement, « dans le prolongement des travaux engagés lors du 2e congrès de la SELF XX-XXI, en analysant les modes de présence des écrivains dans la cité, et leurs fonctions, au fil des xxeet xxie siècles. Il croise donc les éclairages apportés par les études littéraires et la sociologie de la littérature, et plus récemment par les courants des cultural studies tels les subaltern studies ou l’écopoétique. Sans prétendre évidemment à l’exhaustivité, il cherche à rendre compte de l’évolution des interventions publiques des auteurs, de leurs positions par rapport à l’actualité de questions politiques et sociales, de la distance prise, pour ceux de la littérature du second xxe siècle et du xxie siècle, avec la figure sartrienne de l’écrivain engagé, qu’il se qualifie d’impliqué ou d’affecté. Le numéro se compose de trois sections, précédées d’articles synthétiques de Gisèle Sapiro et de Boris Gobille sur l’évolution historique des formes de l’engagement littéraire, et sur ce qu’induit aujourd’hui la démocratisation des espaces et l’égalisation des paroles « face au réel » et à l’actualité. »

« Bruno Thibault, dans « La crise des migrants et la question de l’écriture engagée : J.M.G. Le Clézio, Marie Redonnet, Nicole Caligaris et Juliette Kahane », met ces quatre écrivains à l’épreuve de l’engagement, au sens sartrien du terme. Si les textes de Redonnet et Caligaris illustrent la tentative, pour ainsi dire théâtrale, de redéfinir l’écriture de l’engagement, c’est en se reportant au « témoignage documentaire, c’est-à-dire à la non narrative fiction inspirée du New Journalism d’un Truman Capote, d’un Norman Mailer et d’un Tom Wolfe que Bruno Thibault lit Jours d’exil, publié par Juliette Kahane. Méfiante à l’égard des récits truqués à finalité pratique immédiate (auprès de l’OFPRA), elle mesure humblement, sans dogmatisme, les limites de son positionnement – « l’observation participante » – et l’efficacité du tissage entre narratif et méta-narratif qui tient d’un geste plus immédiatement éthique que politique. » 

(Extraits de Marie-Hélène Boblet et Simon Bréan, « Modes de présence et fonction des écrivains en France. Introduction », ELFe XX-XXI, 10, 2021 ; https://doi.org/10.4000/elfe.4044)

Bruno Thibault, « La crise des migrants et la question de l’écriture engagée : J.M.G. Le Clézio, Marie Redonnet, Nicole Caligaris et Juliette Kahane », ELFe XX-XXI, 10, 2021, https://doi.org/10.4000/elfe.3768

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