Citations

Les textes de JMG Le Clézio nous inspirent à une reflexion profonde sur la vie, les humains, les animaux, et la richesse naturelle de notre univers. Dans le but de partager des citations qui nous inspirent,  nous mettrons des citations ainsi que des dessins et photographies faits par nos membres.

16 février 2021

« Je suis entré dans la poésie Tang presque à l’improviste, mais non par hasard, en lisant un poème de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d’immobilité et de majesté devant lequel l’être humain, dans sa faiblesse et son impermanence, ne peut que s’asseoir et regarder. »

J.M.G. Le Clézio, Le Flot de la poésie continuera de couler, avec la collaboration de Dong Qiang, Paris, Philippe Rey, 2021.

6 juin 2020

« Pour rien au monde nous n’aurions manqué cette fête de l’été. Parfois les orages d’août y mettaient fin vers le soir. Les champs alentour avaient été fauchés et la chaleur de la paille nous enivrait, nous transportait. Nous courions avec les gosses dans les chaumes piquants, pour faire lever des nuages de moustiques. Les 2 CV des bonnes sœurs roulaient à travers champs. Les groupes d’hommes se réunissaient pour regarder les concours de lutte bretonne, ou les jeux de palets. Il y avait de la musique de fanfare sans haut-parleurs, que perçaient les sons aigres des binious et des bombardes. »

J.M.G. Le Clézio, Chanson bretonne, suivi de L’enfant et la guerre, Paris, Gallimard, 2020.

12 mai 2019

«  Où qu’il soit, quelles que soient sa vie quotidienne et sa destinée, le lecteur trouve dans la littérature un moyen de mieux connaître l’autre, c’est à dire de ressentir le lien qui l’unit à la grande famille des humains. »

J.M.G Le Clézio. Quinze Causeries en Chine. Paris, Gallimard, 2019, 136.

14 janvier 2019

Rythme, la beauté de la vie

« tout est rythme. Comprendre la beauté, c’est parvenir à faire coïncider son rythme propre avec celui de la nature. Il porte en lui son chant. Il faut être en accord avec lui jusqu’à se confondre. Et ce ne peut être une démarche d’intelligence individuelle, mais de l’intelligence universelle. »

J.M.G Le Clézio, Extase Matérielle, Paris, Gallimard (Coll. Folio), 1967. 130.

21 août 2018

D’humain à humain – à la vie – au cosmos – à l’essence
« … ce qui comble, ce qui culmine sur la joie et peut-être même sur une manière d’extase incompréhensible, c’est le REGARD. Non pas le regard du contemplateur, qui n’est qu’un miroir. Mais le regard actif, qui va vers l’autre, qui va vers la matière, et s’y unit. Le regard de tous les sens, aigu, énigmatique, qui ne conquiert pas pour ramener dans la prison des mots et des systèmes, mais qui dirige l’être vers les régions extérieures qui sont déjà en lui, et le recompose, le recrée dans la joie du mystère devenu demeure ».

J.M.G Le Clézio, Extase matérielle, Paris, Gallimard (Coll. Folio), 1967, 176.

24 juin 2018

Le rituel du thé, les odeurs, et l’art de conter

« […] ça sentait le thé au jasmin, que l’infirmière avait préparé pour nous et qui fumait sur la petite table à jouer aux cartes à côté de Salomé. Ça avait quelque chose d’un rituel, bien que ce ne fût que la deuxième fois, et j’aime tout ce qui ressemble à un rituel. Ça a fait naître en moi le besoin de conter, un peu comme une impatience qui fait trembler les mains ».

J.-M.G. Le Clézio, Bitna, sous le soleil de Séoul, Paris, Stock, 2018, 43.

12 juin 2018

« Il faudrait être partout à la fois, en haut des montagnes quand apparaît l’aurore boréale, au fond de la mer avec les explosions muettes des volcans, à l’intérieur des arbres quand la pluie commence à tomber doucement, faisant éclater chaque goutte sur chaque feuille. […] Il faudrait pouvoir penser tout, parler tout, essayer de comprendre tout. Imaginer chacune de ces villes étendue au creux d’une vallée, sous le ciel nuageux ou clair, avec chacun de ces fleuves coulant son eau limoneuse, sous les arches des ponts. Il faudrait pouvoir vivre partout, pendant toute sa vie […]
Et puis il aurait fallu aller plus loin encore. Il aurait fallu quitter cette planète bleue, et fouiller dans l’espace. Naître à des milliards d’années-lumière, sur on sol de métal ou de mercure, avec un ciel rouge, et six soleils minuscules tournant rapidement autour de l’horizon. »


J.M.G. Le Clézio, Terra Amata, Paris, Éditions Gallimard, 1967, 31-32.

3 juin 2018

Instagram de l’Association des Lecteurs de JMG Le Clézio. 1 juin 2018

« Il n’y a pas de plus grande extase, de plus indéfinie jouissance que celle du présent. Je vis. Non pas j’existe, car qu’importent les démonstrations ! Tandis que vivre: immense, infinie plénitude, multipliée et divisée, impalpable, inconnaissable, incommensurable; largesse et hauteur, profondeur, vibration, délectable harmonie de douleur et de douceur, chant au-delà de toute volupté, chant qu’on n’écoute pas, chant qu’on chante. Rien ne permet d’approcher de cette vérité. Rien ne permet de la traduire, car elle ne se traduit pas en mode sommaire. Cette vie est si dense, si riche semble « autre »; celle qui est en moi. Celle qui est dans l’instant précis qui bouge toujours. Celle qui est action. Celle qui ne se décrit ni s’imagine.

C’est ce mystère plus que tout autre que j’aimerais délayer. Car il porte en lui la clé du langage, et peut-être même la raison originelle. Chaque mot, comme on clou, devrait me permettre de fixer un peu plus durablement cette toile. Mais il faut choisir ces clous, ni trop faibles, ni trop blessants. Les mots, les mots du dictionnaires. Pas les phrases, pas les expressions qui déjà construisent. Les mots:
Plein.
Gonflé.
Ballonné.
Plumière pleine. »

J.M.G. Le Clézio, J.-M.G. L’Extase Matérielle, Paris, Gallimard (Coll. Folio), 1967, 40-41

18 mai 2018

« C’est à l’Afrique que je veux revenir sans cesse, à ma mémoire d’enfant. À la source de mes sentiments et de mes déterminations »
J.M.G. Le Clézio, L’Africain, Paris,Mercure de France, 2004, 101.

28 juin 2017

« Nour ne fait aucun bruit, retient son souffle »

«  نور لا يصدر أي صوت،  يحبس انفاسه  »

Extrait de Désert, de JMG le Clézio
  traduction en arabe par Hicham Boulakhsoumi
  dessin fait par Daniel Quiterio