sylvie requemora-gros

Martigues, France

Mon amour de la mer et de l’infini des terres vierges a résonné dans Désert, mes révoltes adolescentes ont suivi celles de Procès verbal, etc. Mais c’est lors de mon hypokhâgne parisienne que j’ai « découvert » l’auteur lors d’un entretien télévisé : au-delà de ses lignes, sa voix et son discours, si intensément profonds, intelligents, à la fois en retrait et engagés. Lorsqu’à l’ENS j’ai cherché un sujet de thèse, mon cœur me fit pencher pour une étude du tissage et du métissage dans l’œuvre de Le Clézio, mais ma raison me fit simultanément prendre conscience qu’on n’analyse pas clairement et facilement ce que l’on aime : on lit, on sent mais on ne dissèque pas ce que l’on trouve beau. Je me suis tournée alors vers l’étude des siècles classiques, qui me semblaient mieux appropriés, les approchant sous l’angle de l’écriture et de la thématique des voyages. A présent maître de conférences, spécialiste de la littérature de voyages à travers les genres au XVIIe siècle, je reste fidèle lectrice et admiratrice des œuvres de Le Clézio, en particulier de ses ouvrages pensant les conséquences de cette période aujourd’hui, comme Le rêve mexicain. Jury au concours de l’École Polytechnique, j’ai eu le bonheur de voir une année le Chercheur d’or au programme. Enseignante aux Etats-Unis, j’ai pu débattre avec mes étudiants américains du Livre des Fuites. Enfin mère depuis peu, je berce mon fils au son de Pawana… Cette année 2011, je vais franchir la ligne que je m’étais fixée en co-organisant une journée d’Etude sur le Mexique dans l’œuvre de Le Clézio : après tout, Le Clézio avait commencé par un récit de voyage et « écrire et voler c’est un peu la même chose » (Ailleurs).

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