marina salles

Salles sur Mer, France

J’ai commencé depuis un certain temps déjà « le long voyage vers le gel et le silence », mais l’œuvre de J.M.G. Le Clézio éclaire le chemin depuis 1963. J’avais 20 ans : la lecture du Procès-verbal fut un choc, une révélation. Dès lors je n’ai cessé d’écouter les inflexions, à la fois familières et cependant toujours nouvelles, de cette voix qui, d’emblée, m’avait bouleversée. Il y a eu ensuite les paradoxes de L’Extase matérielle, le voyage poétique Vers les Icebergs, la lumière et la musique inoubliables de Désert, la force politique d’Etoile errante, la puissante orchestration des thèmes dans Révolutions, les résonances avec ma propre enfance des premières pages d’Ourania et de Ritournelle de la faim… Ce qu’il faut bien appeler une passion explique sans doute en partie les réserves de mon mari, de mes enfants à l’égard d’une œuvre dans laquelle ils entrent difficilement. En revanche, la lecture de divers livres de Le Clézio a été l’occasion de riches échanges avec mes élèves. L’orientation de mes recherches a procédé de leurs réactions : ce sentiment de lire un auteur en phase avec leur époque, leurs préoccupations, leurs aspirations, leur contemporain qui à la fois élargissait amplement leur horizon et aiguisait leur regard sur leur propre univers, dont il montrait et la cruauté et la poésie. Ainsi sont nés mes deux monographies sur Le Procès-verbal(Bertrand Lacoste, 1996), Désert (Ellipses, 1999) et surtout les deux ouvrages tirés de ma thèse ; Le Clézio, notre contemporain (PUR, 2006), Le Clézio « peintre de la vie moderne » (L’Harmattan, 2007).

Je remercie Le Clézio dont l’œuvre, outre les bonheurs de lecture dont j’ai parlé, m’a offert, par le biais de l’association des lecteurs, du CIEF et de divers colloques, de précieuses amitiés, de belles rencontres humaines, de chaleureux échanges.

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