Simon Levesque

L’œuvre de Le Clézio a cette qualité exceptionnelle qui fait qu’on y revient toujours. Un peu à la manière du motif qui se trouve au cœur de Révolutions, lire l’œuvre leclézienne c’est parvenir, tôt ou tard, à donner raison à la formule de Parménide : « C’est tout un d’où je viens, car là je retournerai. » Si pour Le Clézio la langue française est un pays, pour moi lecteur enroulé parmi les signes de son œuvre, c’est dans la Guerre et parmi les Géants que je me trouve encore le mieux, sans que rien ne m’y appartienne qu’un sentiment intense qui ne cessera sans doute jamais de m’habiter.

J’ai fait de quatre années le point de mire d’une thèse qui attend toujours son point final. Pour moi, les années lecléziennes 1970-1974 prennent la forme d’une vive intrigue. À l’instar de l’ampoule électrique si chère à l’écrivain, je me suis branché sur ce circuit pour que me soient communiqués les secrets de son électricité. Si « l’électricité qui allume un instant son filament de tungstène vient de très loin, va ailleurs » (Le sismographe), cet instant d’illumination suffit pour donner envie de voyager comme elle par les voies de l’indicible

Doctorant en sémiologie
Université du Québec à Montréal

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