J’ai découvert véritablement Jean-Marie Gustave Le Clézio lorsque j’ai commencé en 2008 ma thèse de doctorat portant sur la nouvelle contemporaine. En choisissant de travailler, parmi d’autres recueils publiés à partir des années 1980, sur La Ronde et autres faits divers, j’ai été à la rencontre d’une écriture capable d’allier réalisme et poésie, tout comme d’un univers mêlant de nombreuses facettes, entre sombres réflexions sur la condition humaine et descriptions d’une nature éternelle, traversée par les mythes et la magie. J’ai par la suite lu les autres œuvres de Le Clézio pour parfaire ma connaissance de cet auteur, tant les recueils de nouvelles (Printemps et autres saisons, Mondo et autres histoires, Cœur brûlé et autres romances…), qui restent mes livres de prédilection, que les romans (Le Procès-verbal, Désert…). C’est à chaque fois la multiplicité des ouvrages qui m’étonne et m’attire : la capacité à associer splendeurs et misères, le réalisme et les mythologies, le contemporain et l’ancestral. Le Clézio reste également à mes yeux un auteur capable d’émanciper son lecteur, en ce qu’il refuse de lui imposer une clé de lecture pour le laisser construire une interprétation possible parmi d’autres, dans un texte souvent marqué par l’instabilité.