Béni Mellal, Maroc
Le Déluge fut le premier récit leclézien que j’ai lu, en 1989 ; j’avais vingt et un ans. Depuis, c’est toute une histoire qui a commencé mais j’ai toujours gardé le souvenir de François Besson, des affiches publicitaires et des mannequins de cire qui attiraient les badauds lecléziens. L’aventure a continué avec un récit qui m’a marqué et qui est d’ailleurs l’un de mes romans préférés : Le Chercheur d’or. Il me sera impossible (et c’est là la beauté ambiguë de ce récit, du moins pour moi) de décrire les raisons de l’attrait que j’ai pour ce beau roman ; mais je peux quand même dire que c’est la voix de « Mam », la mère d’Alexis et de Laure, une voix mélodieuse parcourt le roman telle une musique qui vient de loin.
Après ces deux récits, j’ai pensé réellement m’intéresser à Le Clézio en proposant à mon directeur de Recherches de travailler sur l’attrait que les objets quotidiens exercent sur certains protagonistes lecléziens. Ainsi, j’ai soutenu ma première thèse de troisième cycle en 1994 : La Séduction de l’objet dans l’œuvre de Le Clézio…
En lisant les premiers récits j’avais remarqué que l’auteur parle, timidement certes, de quelques productions picturales. À ce moment Diego et Frida(1993) tombe comme un cadeau du ciel et c’est à partir de cette autre rencontre que naquit une autre histoire avec les Baigneuses de Le Clézio ; d’ailleurs je suis très attiré par ces espaces édéniques des îles et ces femmes ressemblant à celles de Matisse… Ma deuxième thèse avait pour thème : Images et fiction dans l’œuvre de Le Clézio, Perec et Sollers. (Béni Mellal, Maroc) Certes, il m’a fallu me déplacer en France pour enfin trouver des récits de Le Clézio et surtout rencontrer des spécialistes qui m’avaient éclairé sur certains aspects de cette œuvre monumentale.
Je ne peux nier l’apport très positif de certains ouvrages et je garde un souvenir exquis du livre de Ruth Holzberg : L’œil du serpent ou la dialectique du silence dans l’œuvre de Le Clézio.