Archives mensuelles : juin 2020

SPECTACLE – Chanson Bretonne

Au théâtre du Petit-Saint-Martin à Paris, les fidèles comédiens lecteurs de la manifestation ont répondu présent pour enregistrer les lectures de cette édition en ligne. Depuis le 15 mai et jusqu’au 12 juin, le site s’enrichit de quatre nouveaux rendez-vous, trois fois par semaine, les quarante lectures et concerts restant bien entendu à voir et à revoir. Entre autres lectures, Hippolyte Girardot, lui, chante la Chanson bretonne de JMG Le Clézio.

Festival en ligne Culturissimo, jusqu’au 12 juin.

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CONCOURS DE LECTURE

Le club franco-allemand de Nuremberg organise un concours de lecture en ligne pour les 80 ans de J.M.G. Le Clézio.

L’idée : un concours de lecture en ligne en français pour les élèves des écoles secondaires et des lycées d’Allemagne. Vous choisissez un court passage de la belle histoire « Celui qui n’avait jamais vu la mer », vous le lisez à voix haute et vous vous enregistrez. Il n’y a plus qu’à remplir le formulaire de participation et le leur envoyer avec le fichier audio à cette adresse.

ACTUALITE – Pour la libération de Josu Urrutikoetxea

Le 29 avril, la cour d’appel de Paris a refusé une nouvelle fois d’appliquer une mesure fondée sur des motifs humanitaires prévue par la loi. En réponse à cette décision, le prix Nobel de littérature, J. M. G. Le Clézio, rejoint les 149 premiers signataires de l’appel pour demander à la justice et au gouvernement français la libération et la protection de Josu Urrutikoetxea.

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ACTUALITE – Francophonie – Pour l’amour d’une langue

« Francophonie – Pour l’amour d’une langue », Jean-Marie-Gustave Le Clézio et al., avec la collaboration de Richard Werly, Nevicata Éditions, coll. « L’âme des peuples », 2020.

Que veut dire être francophone ? Le fait de partager une même langue forge-t-il une personnalité et une société? Depuis sa création en 1949, l’Organisation internationale de la Francophonie poursuit ce débat sans relâche et donne vie à la communauté mondiale des locuteurs du français. Mais faire ne suffit pas. Il faut s’interroger. Car la langue évolue. Elle dit le monde contemporain. Elle se retrouve dévorée, rongée, minée, métissée…
pour mieux se déployer. L’âme de la francophonie existe et ses grands auteurs en sont les héros. Ce petit livre n’est pas un guide, ni un lexique. C’est une aventure au pays merveilleux d’une langue toujours réinventée, aux côtés de quelques-uns des plus grands écrivains de notre époque. Il dit leur passion du Français, mais aussi leurs désillusions, voire leur peur. La victoire des mots ne s’obtient pas toujours en chantant.
Il faut, toujours, repartir à l’offensive. L’âme de la francophonie est celle d’un combat toujours mené au nom de la diversité et du respect de l’identité des peuples.

Avec JMG Le Clézio, Barbara Cassin, Fawzia Zouari, Rithy Pahn, Dorcy Rugamba et Simon Njami. Avec la collaboration de Richard Werly.

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ENTRETIEN. Le Clézio : « La Bretagne est ma terre natale »

Confiné à Nice, le prix Nobel J.M.G Le Clézio évoque l’actualité et son dernier livre, fait de souvenirs d’enfance et qui est aussi un chant d’amour à la Bretagne, terre de ses ancêtres et où il possède une maison, non loin de Douarnenez (Finistère).

À 80 ans, Jean-Marie Gustave Le Clézio visite les terres de son enfance.

Le Prix Nobel J.M.G Le Clézio, tout juste 80 ans, revient sur les terres de son enfance, une Bretagne en partie disparue à laquelle il est viscéralement attaché, et Nice qui l’a vu grandir.

De quelle manière la Bretagne, où vous passiez vos vacances enfant, vous a-t-elle façonné ?

Pour moi qui appartiens à une longue lignée d’émigrants, elle m’a donné le sentiment d’une « terre natale », un lieu où me ressourcer et inventer une appartenance. Je ne l’ai jamais ressentie comme un lieu de vacances. C’était un pays très démuni, à l’abandon, loin de l’image édénique qu’en donnent les dépliants.

Vous déplorez la perte de la langue bretonne, mais rendez hommage aux Bretons ?

Cela m’a frappé quand j’y suis retourné adulte, comme une tragédie. Incompréhensible qu’en si peu de temps, la langue avec son héritage culturel ait disparu. C’est imputable à l’État, qui a multiplié les actions de destruction. Mais aussi aux Bretons qui ont refusé de la parler à leurs enfants afin de les prémunir contre la discrimination dont ils avaient été victimes. Elle est menacée, l’action des écoles Diwan et des associations est une bonne chose. La jeune génération sera déterminante pour la survie de la langue et de la culture. Elle aura aussi en charge la survie économique, afin que la région ne devienne pas un désert de résidences de vacances.

Vous racontez votre enfance à Nice, pendant la guerre. Quelle empreinte a-t-elle laissée sur vous ?

J’en ai gardé ce sentiment particulier d’incertitude, que rien n’est assuré, et une sensibilité à l’injustice de la guerre pour les enfants, alors que, partout dans le monde, à l’heure que nous parlons, les armées bombardent les civils.

Comment vivez-vous la crise actuelle ?

Je retrouve certaines sensations de ma petite enfance, lorsque nous vivions confinés à Roquebillière (Alpes-Maritimes) avec les seules sorties du matin pour accompagner ma grand-mère aux courses. Pour le confinement actuel, il y a l’espoir que cela finira, et que chacun y participe. En temps de guerre, le danger est bien différent, et l’espoir est mauvais. Je vis assez bien ce temps de restriction puisque je suis avec ma femme et mes filles, que je peux écrire…

L’affaire Matzneff a secoué la France. Vous quittez le jury du Renaudot, qui l’a primé ?

Le critique Georges Steiner a bien parlé de ce genre de littérature qu’il a qualifiée de « terrorisme sexuel ». La liberté d’expression étant une valeur indiscutable, il me semble cependant qu’il n’y a pas lieu d’encourager le terrorisme…

Les étés de l’enfance

La Bretagne et ses chemins creux, ses champs de blé en bord de mer, ses rafales de vent, la musique de sa langue… Au fil de très belles pages, J.M.G Le Clézio évoque les étés de son enfance, dans les années 1950, lorsqu’il quittait la touffeur de Nice pour rallier Sainte-Marine, dans le Pays Bigouden.

Il se souvient, sans idéaliser, comme lorsqu’il dépeint, de façon saisissante, ces petits cousins semblant sortir du Moyen-Âge, au hameau du Cleuziou (talus, en breton). Et salue les hommes, qui ont su préserver le patrimoine et une certaine idée de la nature, avec « cette constance silencieuse qui est la véritable identité de la Bretagne »… (F.P.)

Chanson bretonne, Gallimard, 154 pages, 16,50 €. E-Book 11,99 €.

D’autres ouvrages de J.M.G Le Clézio à (re)découvrir pendant ce confinement : Le procès verbal, son premier livre publié (Folio/Gallimard, 1963) ; Désert (Gallimard, 1980) ; Le chercheur d’or (Gallimard, 1985), La quarantaine (Gallimard Babellio, 1997) ; L’Africain (Folio, 2004) ; Ritournelle de la faim (Gallimard, 2008)…