nicolas pien

Nicolas Pien

Martinique

C’est grâce à Samuel Beckett que j’ai rencontré J.M.G Le Clézio. Non pas qu’il me l’ait présenté. Je me destinais, à la suite de mes travaux de maitrise, à étudier l’auteur de Molloy lorsque je suis « tombé », grâce à une amie sur Le Procès-verbal. Je connaissais un peu Le Clézio, à l’époque, mais pas trop. Je n’habitais pas sur une colline, je ne faisais pas la course avec les chiens, je ne tuais pas les rats avec une boule de billard, pourtant, je me retrouvai pleinement dans Adam Pollo. J’avais 21 ans. Je voyais une continuité évidente entre l’Irlandais exilé en France et le Mauricien exilé à Nice. Si bien que j’ai préféré explorer l’écriture de Le Clézio afin de comprendre – j’avais l’impression que c’était essentiel – comment on pouvait écrire à la fois Le Procès-verbal puis, trente-deux ans plus tard, le roman de lui que je préfère, La Quarantaine. C’est la question qui a guidé mon travail universitaire, celle des évolutions de l’œuvre. J’ai soutenu ma thèse à Caen en 2002. J’ai publié Le Clézio, la quête de l’accord originel en 2004. Puis je suis parti, non pas vers une terre leclézienne, mais, un peu par hasard, un peu à cause de lui, vers une autre terre à l’histoire si proche de Maurice, une ile de la Créolité chère à E. Glissant, la Martinique. Là-bas, j’ai appris autre chose, mais je suis resté un fidèle lecteur de Le Clézio que j’ai toujours le plaisir de relire comme si c’était la première fois.

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